Épisode 80 : Photographier la vie
Le podcast qui vous donne des astuces pour vos photos
Musique: Orquesta Arrecife, Los Vecinos


Épisode 80
Photographier la vie
Vous voyez une scène se dérouler sous vos yeux. Vous vous dites que vous aimeriez bien la photographier, photographier la vie et en faire une image ou plusieurs qui refléterai ce qui vous a touché. Mais vous savez que si vous sortez votre appareil vous risquez de déranger la scène et que l’on risque aussi de se tourner vers vous pour vous interroger sur ce que vous faites-là et ce que vous voulez au fond faire de ces images que vous prenez la liberté d’enregistrer sans l’autorisation de personne d’autre que vous-même.
Comment faire pour créer des images d’après les scènes vivantes qui se déroulent sous vos yeux ?
Il y a deux solution (si l’on exclue toutes méthodes offensive qui seraient mise en œuvre pour provoquer des tension comme peut le faire un photographe comme Bruce Gilden par exemple. Mais c’est un autre sujet). Donc deux façons de procéder: Soit vous vous faites préalablement accepter par le groupe ou le milieu dans lequel vous photographiez. Soit vous vous fondez dans le décor.
Se fondre dans le décor.
C’est devenir quasiment invisible, et c’est possible ! Beaucoup de photographes pratiquent cette méthode avec succès.
Le photographe emblématique qui l’a utilisé très fructueusement dans le passé c’est Henri Cartier-Bresson.
Michael Freeman, dans son livre « Photographiez ce que les autres ne voient pas » propose une liste de 7 façons de faire pour se faire oublier et n’accrocher l’attention de personne.
Attitudes
La première est vestimentaire : habillez-vous comme ceux que vous photographiez. Par exemple évitez les couleurs vives ou les vêtements qui catégorisent une profession.
Dans la rue habillez-vous comme la moyenne des gens que vous y croisez. Dans une réception, prenez au contraire soin de votre tenue. En entreprise habillez-vous comme le sont les gens que vous allez photographier. En négligeant cet aspect vous attirerez inévitablement les regards comme si vous disiez ; « regardez-moi, je suis photographe et je photographie! ». Et c’est justement ce que vous voulez éviter.
En second lieu, n’exhibez pas votre appareil. Rendez-le discret en ne lui accordant pas vous-même, toute votre attention. Pour réaliser cela il s’agit simplement de faire vos réglages au préalable et de ne plus accorder votre attention qu’au cadre.
Troisièmement déplacez-vous le long des murs, pas au centre de la pièce si vous êtes en intérieur. En extérieur, restez dans l’ombre et évitez de vous mettre en pleine lumière.
Quatrièmement, deux méthodes opposées sont également efficaces : rester sans cesse en mouvement et déplacez-vous en permanence. Ou bien restez assis au même endroit sans vous déplacez (c’est la méthode de l’affût).
Faites ce que font les autres. Si vous êtes au café, vous buvez un verre. Dans l’hypothèse où vous êtes dans la rue vous marchez. Si vous êtes près d’un monument historique vous photographiez comme le font les touristes qui vous entourent. Voilà pourquoi il est plus facile que dans d’autres endroits, de faire des photos de rue dans les lieux touristiques : tout le monde joue avec son appareil.
Enfin n’échangez pas de regards avec les gens sauf si c’est nécessaire ou que vous voulez échanger aussi quelques paroles.
Photographier la vie: Se faire accepter au préalable.
Cela va évidemment prendre un peu de temps mais c’est le temps nécessaire pour être introduit à tous les membres de la communauté et que chacun ai bien compris votre rôle, le but de votre présence et qui vous êtes.
Un dernier point à préciser encore qui peut se formuler ainsi: Faut-il finalement demander l’autorisation de photographier ?
Lorsque c’est interdit par la loi dans le lieu où vous vous trouvez, c’est interdit et je ne vous encourage pas à transgresser la loi. N’oubliez pas que dans l’espace public en France vous avez parfaitement le droit de photographier et c’est pour publier que vous avez besoin de l’autorisation des personnes photographiées.
La nuance est importante car beaucoup de gens ne font pas la différence. Si quelqu’un s’oppose à vos prise de vues dites que vous ne publiez pas (si c’est bien le cas).
Mais lorsqu’il s’agit de situations humaines vous avez deux voies différentes qui s’offrent à vous et dont le choix sera à confier à ce que vous ressentez et à votre discernement.
Photographier la vie: Demander
Soit vous décidez de demander l’autorisation (pour un portrait par ex) : si la réponse est positive, bingo vous avez gagné et vous pouvez faire les photos que vous voulez.
Mais si la réponse est négative, hélas c’est terminé : vous ne pouvez plus rien faire. C’est l’alternative dans laquelle vous pouvez vous retrouver piégé en cas de refus.
L’autre option c’est de décidez de vous passer d’autorisation. Soit on vous laisse faire et personne ne vous dis rien. Parfait, tout va bien.
Soit on vous demande de cesser et vous pouvez alors cesser aussitôt, vous expliquer, dire pourquoi vous photographiez, etc et accepter de ne plus photographier. Cela vous permet de garder l’initiative et de ne pas mettre entre les mains de votre sujet, votre droit à faire vos propres choix.
Demander l’autorisation ou non dépend donc des situations elles-même et réclame de vous fier à votre intuition.
Je vous souhaite une bonne semaine de prise de vues et je vous dis à lundi prochain.
Berndt MISSA